Application Excel sur la gestion des prix de revient
La gestion des prix de revient : principes, calculs et outils mises à disposition des gestionnaires !
Article rédigé par : Chaimae Sqalli Adoui
Bien étudier les fonctionnalités futures d’un produit est indispensable pour mettre entre les mains des consommateurs une solution utile et pratique, mais le volet économique est aussi intéressant. Le rapport qualité prix est un point à ne pas négliger pour garantir la compétitivité dudit produit, et pour cela les coûts doivent faire objet d’une étude complète et qui prend en considération tous les intrants de la fabrication. Pour bien maîtriser les prix à afficher, des applications Excel sont proposées pour permettre à ses utilisateurs d’assurer la bonne gestion des coûts et le calcul rapide et efficace du prix de revient. Cet article relève les différences entre le prix de production, le prix de revient et le prix de vente et propose de décortiquer l’ensemble des charges et des dépenses qui découlent de l’élaboration du produit en question. L’article met aussi en valeur les applications dédiées à la gestion du prix de revient et propose des solutions à suivre pour assurer la compétitivité du produit et empêcher les écarts au niveau des calculs effectués.
Prix de production, prix de revient et prix de vente quelles différences ?
Le prix de production inclut les différentes charges relatives à la fabrication en interne ou en externe (sous-traitance) du produit et cela concerne principalement les charges directes et indispensables à l’élaboration du produit. Les charges directes, et comme leur nom l’indique sont liées d’une manière concrète à l’élaboration dudit produit, à savoir les coûts d’approvisionnement et de la main d’œuvre engagée dans le processus de production. Ces dépenses doivent être prisent en considération, pour permettre à l’entreprise de préciser les coûts minimums de production, de conduire des études d’optimisation des coûts d’achat des différents intrants liés à la fabrication et de détenir des stocks de matières premières et de consommables sans rupture.
Le prix de revient se calcule sur la base de deux catégories de charges primordiales et qui sont les charges directes et les charges indirectes. Les charges directes sont ceux qui déterminent le prix de production, tandis que les charges indirectes correspondent aux besoins générés par les autres services de l’entreprise, comme le service marketing (communication autour du produit, conception d’emballages, etc.), le service comptabilité (paiement des frais de douane, paiement des taxes, etc.) et le service logistique (coûts relatifs au transport de la marchandise, frais de location des entrepôts, etc.). La détermination exacte du prix de revient permet à l’entreprise de maitriser les coûts globaux qui découlent de la fabrication ainsi que de l’acheminement du produit vers les marchés cibles et cela pour but de fixer une marge bénéficiaire et de décider par rapport au prix de vente qui sera proposé.
Le prix de vente est le prix d’achat annoncé par l’entreprise à toute personne (consommateurs finaux ou autres entreprises) qui souhaite acquérir son produit (fini ou intermédiaire). Le prix de vente donc prend en considération le prix de revient et sur la base duquel s’ajoute la marge de l’entreprise, ce prix est en général avancé sous sa forme toutes taxes (prix hors taxes + taxes appliquées). En fonction de la quantité à vendre le prix de vente peut varier d’un client à l’autre, plus le nombre d’articles demandés par le client est élevé, plus le prix de vente proposé est légèrement plus bas. Cette variation au niveau du prix de vente est due principalement à l’économie d’échelle qui est réalisable par le fabricant lui-même suite à la commande de plusieurs unités identiques, ce qui se répercute aussi sur le prix de vente et attire la clientèle.
De la matière première aux chaines logistiques, que faut-il prendre en considération pour calculer le coût de revient ?
Le coût de revient s’intéresse à l’ensemble des charges dépensées et des frais engendrées suite à l’avancement du produit et à son transit d’une ligne à l’autre. Aucune dépense n’est à sous-estimer car tous comptent vers la fin pour établir le coût de revient exact et empêcher les erreurs et les écarts. En plus des coûts de production qui reflètent à la partie opérationnelle de l’entreprise, comme les matières, les machines amortissables, les logiciels et les employés, d’autres types de dépenses existent, comme ceux relatives à l’administration et ceux qui découlent de la distribution du produit.
- Les coûts administratifs
Les coûts administratifs sont considérés comme des charges indirectes car ils n’influencent pas d’une manière directe le processus de production, mais ils servent de support pour favoriser l’accomplissement du produit dans les meilleures conditions. Parmi les coûts administratifs, nous pouvons citer : la charge salariale, les assurances, la location des locaux destinés aux zones de production et au siège social de l’entreprise, les impôts et parfois même les services mises à la disposition du client, comme le service client en ligne ou le service après-vente (SAV). Les coûts administratifs englobent à la fois les dépenses fixes qui doivent être honorées quel que soit la cadence la de production et ceux qui sont variables et dépendent de plusieurs facteurs, notamment le produit à commercialiser et la clientèle cible.
- Les coûts de distribution
Le coût de distribution correspond aux dépenses engagées par l’entreprise pour assurer les différentes tâches relatives à la logistique du produit fini et cela concerne en grande partie les budgets alloués aux compagnes publicitaires (réseaux sociaux, panneaux, publicité télévisée, etc.) pour promouvoir le produit et encourager les gens à l’obtenir. Les frais des entrepôts et de leurs gestionnaires, les véhicules de transport et de distribution aussi doivent être pris en charge.
Donc pour calculer le coût de revient d’un produit quelconque, il est indispensable de prendre en considération l’ensemble des charges variables et invariables évoquées au-dessus pour cerner tous les coûts qui aident d’une façon directe ou même indirecte à l’élaboration et la commercialisation du produit. Le coût de revient est calculé selon la formule suivante :
Coût de revient = coûts d’approvisionnement + coûts de production + coûts administratifs + coûts de distribution.
Comment s’organisent les tableaux de gestion des prix de revient et qu’elle est leur valeur ajoutée ?
Les applications de gestion de prix de revient aident les utilisateurs à maitriser toutes les dépenses liées à la fabrication et à la mise en marché de leurs produits d’une manière organisée et bien structurée. Ces applications peuvent se présenter sous forme de simples tableaux Excel, répartis en feuilles indépendantes et dont chacune peut concerner un produit exact. Le haut de la page doit contenir le logo de l’entité à droite et les caractéristiques du produit en question à gauche (exemple d’un produit alimentaire : référence du produit, volume, type d’emballage, etc.). Au niveau du corps de la feuille Excel, le tableau renferme des cases déjà remplies et qui correspondent en générale aux intitulés des coûts mis en jeu, comme les coûts d’approvisionnements et les coûts administratifs. Ces cases sont modifiables pour convenir au mieux aux besoins de chaque secteur d’activité et aux exigences de chaque produit. Les lignes du tableau permettent d’apporter plus de spécifications et de détails sur le coût engendré (achat de matériaux, achat de produits semi finis, etc.), tandis que les colonnes s’intéressent aux modalités (nom du fournisseur, nombre d’unités, prix unitaire, prix forfaitaire, etc.). A chaque produit doit correspondre un tableau de gestion du coût de revient pour maitriser les intrants de la production, les dépenses supports et les autres charges indirectes qui vont permettre après de bien calculer le coût de revient dudit produit. Une fois que toutes les dépenses sont affectées, et grâce aux formules mathématiques intégrées dans le tableau Excel, le prix de revient unitaire est affiché. Par la suite et en fonction du pourcentage de marge introduit par l’utilisateur de l’application, la marge brute sera calculée et ainsi le prix de vente final qui sera proposé aux clients.
Astuces pour maitriser le coût de revient et rester compétitives !
La bonne détermination du coût de revient permet à l’entreprise de couvrir toutes ses charges mensuelles et de dégager un bénéfice qui va augmenter son chiffre d’affaires et renforcer sa santé financière. Les déclarations positives du service comptabilité vont pousser les dirigeants à investir davantage sur le volet recherche et développement pour améliorer les produits proposés, suivre les tendances du marché et être à l’écoute des besoins des consommateurs. Ils auront aussi la possibilité d’encourager les employés par des primes ou des prestations sociales, ce qui va impacter favorablement la qualité des produits fabriqués.
Parfois le fait de surestimer le coût de revient ne pose pas autant de problèmes comme s’il s’agissait d’une sous-estimation du prix, car l’entreprise va encourir des pertes et souffrir d’un manque à gagner, la chose qui se révèle trop difficile à surmonter sans dégâts. Les erreurs sont remarquées plus au niveau des charges indirectes et dont une grande majorité est variable et repose sur l’estimation et l’anticipation des imprévus, tandis que d’autres sont dues à des affectations erronées de charges.
L’optimisation du coût de revient est une démarche qui permet de réduire ou de déminuer certains frais qui semblent couter plus chère. A titre d’exemple, c’est possible de contacter son propre fournisseur pour négocier les prix d’achat des matières premières, ou de demander des devis auprès d’autres fournisseurs pour comparer entre les prix proposés tout en prenant en considération la qualité des matériaux. Une autre solution est aussi valable et qui consiste à s’approvisionner à l’avance et en grandes quantités pour ne jamais être en situation de rupture de stock.
Enfin, l’importance du coût de revient ainsi que de son calcul est nécessaire pour les entreprises opérant dans tous les secteurs et quel que soit le produit ou le service qu’elles fournissent (production de plats cuisinés, installation des équipements, construction, etc.).