Livre pour apprendre trading analyse technique
LE GUIDE COMPLET DE L’ANALYSE TECHNIQUE POUR LA GESTION DE VOS PORTEFEUILLES BOURSIERS
Thierry Clément, ingénieur de formation, est un spécialiste de l’analyse technique qu’il pratique depuis une vingtaine d’années. Créateur de l’un des premiers logiciels boursiers sous windows dans les années 90, il anime depuis cette date des séminaires sur l’analyse technique à destination des particuliers et a déjà publié deux ouvrages sur ce sujet. L’auteur peut être contacté à :
A Nadine,
à Julien, et à Céline.
192, bd Saint-Germain, 75007 Paris tél. : + 33 1 44 39 74 00 – fax : + 33 1 45 48 46 88
© Maxima, Paris, 2006.
ISBN : 2 84 001 480-7
La première édition de ce livre a paru sous le titre Le meilleur de l’analyse technique pour la gestion de vos portefeuilles boursiers.
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos .. 13
1 . La prévision des cours de Bourse .. 17 Peut-on prévoir les cours de Bourse? . 17 Les outils de l’analyse technique : les graphes .. 18
Le choix d’une méthode de représentation .. 20
Le choix d’une échelle 24
2 . Notions de support et de résistance . 27 La mémoire de marché 27 Tracer des droites de support et de résistance . 28
Les forces de marché près d’une résistance .. 30 Franchissement de la résistance 31
Les forces de marché près du support . 33 Un support : lieu de consensus .. 35 Une résistance franchie à la hausse devient un support .. 35
Un support franchi à la baisse devient une résistance 37 La qualité d’une résistance ou d’un support 38 Deux exemples de stratégies sur support et résistance . 42
Quelques principes à retenir 44
3 . Notions de tendance – Moyennes Mobiles 47
Droites de tendance 47
Tendances court terme et tendances long terme .. 50
Perpétuation des tendances long terme . 51 Les Moyennes Mobiles 53
Les Moyennes Mobiles linéaires .. 54 Quels cours choisir pour le moyennage? 55 Signaux d’achat et de vente sur Moyenne Mobile . 57 Réglage de la Moyenne Mobile . 62 Moyennes Mobiles en représentations graphiques
journalières et hebdomadaire .. 63
Moyennes Mobiles pondérées et exponentielles .. 64 Choisir une Moyenne Mobile linéaire ou exponentielle? 67
Optimiser la décision d’achat . 67
Stratégies sur Moyennes Mobiles . 68
4 . Les figures de l’analyse technique 71
Les figures de retournement . 72
La Figure en tête et épaules 72
Les conditions de validation d’un tête et épaules . 75
L’espérance de baisse d’un tête et épaules .. 76
Les variantes du tête et épaules .. 77
Les autres figures de retournement . 81
Les soucoupes et les soucoupes renversées .. 81
Le double sommet . 82
La figure en W . 83
Le triple sommet 84
Le triple creux . 85
Le diamant . 86
Les figures de continuation . 87
Les figures de doute . 93
Les figures sur chandeliers japonais .. 96
Le Recouvrement Haussier : Figure haussière .. 99
Le Recouvrement Baissier : Figure baissière .100 Le Nuage Noir : Figure baissière .102
La Pénétrante : Figure haussière .103
L’Étoile du matin : Figure haussière 104 L’Étoile du matin DOJI : Figure haussière ..105 L’Étoile du soir : Figure baissière .106 L’Étoile du soir Doji : Figure baissière ..107 Le Harami : Figure d’interruption ..108 Les trois corbeaux noirs : Figure de continuation baissière ..109
Les trois soldats blancs ..110
L’Étoile filante : Figure baissière .111
Les Gaps .112
5 . Les indicateurs techniques ..117
Les différents types d’indicateurs techniques ..117
Les indicateurs de tendance .118
?Guide complet de l’analyse technique
L’indicateur de Vitesse .118
Les indicateurs de mouvement directionnel (DMI) ..122
L’indicateur ADX 123
L’indicateur MACD ..124
Les Oscillateurs .126 Le RSI .127 Le Stochastique ..130 L’indicateur CCI 131 L’oscillateur sur Moyenne Mobile .133
Le momentum 134
Les indicateurs basés sur les volumes 136 L’OBV 137 L’indicateur d’Accumulation Distribution .139 L’Oscillateur sur les volumes .140 L’Oscillateur de Chaikin 141
Le Volume ROC ..142
Les indicateurs statistiques .143 La volatilité ..143 L’Average True Range (ATR) 146
Les Bandes de Bollinger 148
6 . Battre l’indice avec l’indicateur de force relative ..153
L’indicateur de force relative .153
Sélectivité à l’achat 154
Prévoir les retournements ..156 Choisir les titres les plus performants .158
Le choix des indices .163
Exemple de filtrage « secteurs » et de filtrage « valeurs» 165
Conclusion 166
7. L’analyse technique comparative des
différents marchés .167
Analyse comparative des différents marchés d’actions .169 Comparaison entre le Nasdaq et le CAC 40 .169
Comparaison entre le CAC 40 et le Dow-Jones .174 Analyse comparative des marchés d'actions et d’obligations .177 Analyse comparative des marchés de matières premières
et des obligations ..180 Analyse comparative du marché de l’or et des actions 182 Analyse comparative du marché des actions et du dollar 183
Conclusion 184
8 . Autres outils techniques 187
Les vagues d’Elliott .187 La théorie 187
Les nombres de Fibonacci .189 L’utilisation de la théorie d’Elliott en analyse technique ..190
Les retracements de Fibonacci 193
Les angles de Gann 196 Les diagrammes en Points et Figures ..198
Analyse d’un diagramme en Points et Figures 202
Le système parabolique SAR ..204
9 . Pratiquer l’analyse technique sur le marché
des actions .207
Le graphique d’abord ..207 Analyses périodiques et systématiques 207
L’analyse du marché .208
Analyse sur différentes échelles de temps 211
L’analyse des secteurs industriels ..213
L’analyse technique des valeurs .214 Surveiller les positions actuelles .214 Savoir vendre 216 Vendre à découvert ..217 Savoir acheter de nouvelles valeurs 218
Savoir composer et diversifier son portefeuille ..222
Avoir la bonne attitude face aux événement extérieurs ..224 Savoir se remettre en question .227
Mieux contrôler ses émotions avec l’analyse technique 229
10 . Les performances de l’analyse technique
sur le marché des actions .233
Choix d'une méthode de calcul 233
Les différentes périodes de l'étude 234
Bilan de la stratégie .242
?Guide complet de l’analyse technique
11 . Les systèmes de trading 245
Les techniques de génération de signaux d’entrée
et de sortie 245 Les systèmes basés sur le suivi de tendance 247
Les systèmes a contrario de la tendance 250 Optimiser les signaux d’une stratégie « trend following » 252
Les systèmes de trading basés sur la détection des figures .253
La protection et la gestion du capital .255 Le paramétrage d’un système de trading 257
Tests et performances d’un système de trading ..257
Visualisation graphique de la performance ..263 Optimisation d’un système de trading .264
Conclusion 266
12 . Pratiquer l’analyse technique sur les options
et les warrants .269
Les options négociables .269
Les options : des contrats à fort effet de levier .270 La vente d’options .272 Options sur Indices ..272 Les Warrants 272 Les bons de souscription 273 Les paramètres faisant varier le cours d’une option .273
Notions de volatilité implicite .275
Surveiller la volatilité .276
Démarrage de tendance haussière : achat de Calls .277 Démarrage de tendance baissière : achat de Puts ..280
Rebond sur une zone de support: vente de Puts .283
Rebond sur une zone de résistance : vente de Calls ..285
Les figures graphiques et la volatilité 286
Conclusion 288
13 . Pratiquer l’analyse technique sur les certificats ..289
Définition ..289 Suivi de tendance haussière avec un certificat 291
Suivi de tendance baissière avec un certificat 294 Couverture de positions avec les certificats .295
Conclusion 297
14 . L’analyse technique Intraday .299 Représentation graphique d’une séance boursière 299
Utilisation des supports et résistances 301
Tendances et Moyennes Mobiles en Intraday ..303
Les figures techniques en Intraday 307
Les retracements de Fibonacci en Intraday .307 L’analyse technique intermarchés en Intraday 307 Les indicateurs techniques et les systèmes de trading
en Intraday 308
Les différents types d’intervenants sur une séance Intraday .310 L’optimisation d’une position investisseur avec l’Intraday 312
Le Market Profile ..316
Conclusion 320
15 . Pratiquer l’analyse technique sur les contrats
à terme .321 Définition ..321
Le Future sur CAC 40 (FCE) ..323
La marge et l’effet de levier .324
Les frais de transactions sur Futures ..326 Les contrats Futures et les autres produits dérivés 327
Gérer les contrats à terme avec un plan de Trading .328
Règles d’entrée et de sortie dans le marché .329
Gestion du risque (Risk Management) 333
Gestion du capital (Money Management ) 337
La diversification ..342
Conclusion 345
16 . Pratiquer l’analyse technique sur le marché
des changes (Forex) 347 Le Forex .347
Outils techniques sur le Forex 349
Les points pivots .350
Gestion du risque et du capital sur un compte Forex ..352
Autres particularités du Forex 352
17 . Nouveaux concepts en analyse technique .355
Analyse spectrale ..355
?Guide complet de l’analyse technique
Filtrage numérique 358 Filtre de Kalman .362
Autres techniques auto-adaptatives .364
Conclusion 367
18 . L’analyse technique sur Internet .369 Sites de téléchargement de logiciels boursiers .369
Sites de téléchargement de cours ..371
Sites fournissant des graphiques historiques ..375
Lettres boursières sur Internet 382
Portails et autres sites ..384 Conclusion 385 Répères bibliographiques ..387
Table alphabétique 389
Table des matières
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout particulièrement Gérard Chateau (trader indépendant), Pascal Hirtz (de WH SELFINVEST) , Thierry Mossé (de REALTIME FOREX), JM Druart ( de FOREX OFFICE) pour l’aide qu’ils m’ont apportée dans la rédaction des chapitres sur les Futures et sur le Forex.
Je tiens également à remercier Franck Rougeot et toute l’équipe de ProRealTime pour le support qu’ils m’ont apporté dans la programmation des indicateurs, screeners et systèmes de trading.
Finalement, je n’oublierai pas de remercier tous les webmestres des sites qui référencent mon site personnel (voir page d’accueil de ), et plus particulièrement Alain Weisrock (de ) Arnaud Jeulin (de ), André Malpel ( de ) et Isabelle Dubillon (de ).
AVANT-PROPOS
C |
ette troisième édition du Guide complet de l’analyse technique vise à présenter l’analyse technique à une gamme très large d’investisseurs, du simple débutant au trader le plus aguerri. Les débutants trouveront dans les premiers chapitres (1 à 11) tous les outils et méthodes pour gérer un portefeuille traditionnel de valeurs mobilières, à l’aide de l’analyse technique. Les investisseurs plus expérimentés trouveront à la fin de l’ouvrage (chapitres 12 à 17) des techniques spécifiques pour travailler sur les marchés dérivés à fort effet de levier comme les options, les warrants, les certificats, les Futures et le Forex.
Si vous êtes néophyte, je vous invite à respecter l’ordre des premiers chapitres (1à 4) de manière à vous imprégner des concepts importants de supports, résistance, Moyennes Mobiles et autres figures boursières avant de commencer l’étude des indicateurs techniques. Il y a beaucoup à gagner à bien maîtriser ces notions fondamentales avant d’aller plus en avant.
Ensuite seulement (chapitre 5), vous pourrez vous consacrer aux indicateurs techniques qui sont couramment utilisés par les professionnels de la bourse. Ils ont différentes fonctions comme celle de détecter ou mesurer une tendance, d’anticiper des corrections de cours, de mettre en évidence des processus d’accumulation ou de distribution de titres sur le marché. Vous pourrez bien sûr les combiner entre eux et vous forger une opinion sur la qualité technique d’une action ou d’un indice en accumulant les différents signaux positifs ou négatifs lancés par ces indicateurs. Néanmoins, je vous conseille de ne jamais utiliser les indicateurs techniques de manière isolée en obéissant aveuglément à leurs signaux d’achat et de vente mais de toujours les étudier en relation avec la configuration graphique des courbes.
Avant-propos
Dans le chapitre 6, nous étudierons un indicateur particulier : l’indicateur de Force relative. Cet indicateur permet de sélectionner les valeurs qui performent mieux que la moyenne du marché, et d’obtenir ainsi une meilleure performance que l’indice CAC 40.
En étendant l’analyse technique à d’autres marchés que celui des actions, comme celui des obligations, des devises ou des matières premières, je vous propose au chapitre 7 d’introduire également des notions d’analyse économique dans vos analyses techniques. Vos analyses techniques ne seront plus menées individuellement sur une action ou un marché donné, mais globalement sur un ensemble de marchés qui sont tous d’une manière ou d’une autre reliés les uns aux autres.
Au chapitre 8, je vous présenterai certaines techniques bien connues, comme les vagues d’Elliott ou les retracements de Fibonacci, que je n’utilise pas personnellement mais qui font néanmoins partie de la culture de l’analyste technique.
Après la présentation de tous ces concepts, je vous proposerai au chapitre 9 une méthodologie pour mener une analyse technique de manière systématique sur le marché actions France. C’est cette méthode que j’ai mise au point durant ces dernières années et que je vous propose d’appliquer régulièrement, car elle donne de bons résultats, comme le démontrent les analyses de performances menées au chapitre 10.
Vous trouverez également dans ce livre un chapitre (11) consacré aux systèmes de trading qui permettent l’automatisation des transactions. Vous apprendrez à construire quelques systèmes simples, à optimiser leur performance et à protéger votre capital, grâce à des méthodes de gestion du capital
À partir du chapitre 12, sont abordés des sujets plus techniques réservés aux investisseurs aguerris travaillant sur les marchés dérivés à fort effet de levier.
14 ?Guide complet de l’analyse technique
Les chapitres 12 et 13 détailleront les techniques spécifiques au maniement des options, des warrants et des certificats. Ces techniques s’appuient sur les notions très importantes de volatilité et permettent la mise en œuvre de stratégies de couverture de portefeuilles.
Le chapitre 14 détaillera les principes de l’analyse technique intraday. Cette technique, délicate à manier, est incontournable lorsqu’on veut aborder les marchés à fort effet de levier : les Futures et le Forex. Dans ce chapitre je vous donnerai également quelques conseils utiles pour positionner de manière optimale des ordres de bourse, dans le cadre d’une gestion plus classique d’un portefeuille d’actions.
Aux chapitres 15 et 16, seront abordés le marché des Futures (contrats à terme) et le Forex (marché des changes) qui sont des marchés à forts effets de levier et pour lesquels la mise en place d’un plan de trading rigoureux est indispensable, si l’on veut éviter le risque de ruine.
Je vous parlerai également, au chapitre 17, de nouveaux concepts en analyse technique basés sur les techniques de traitement numérique du signal.
Enfin, au chapitre 18, j’effectuerai (pour les traders débutants et aguerris) une revue des sites Internet gratuits les plus intéressants consacrés à l’analyse technique. Grâce à cette revue, vous pourrez notamment utiliser gratuitement des logiciels d’analyse technique très performants et appliquer immédiatement les conseils de ce livre.
Que vous soyez un débutant ou déjà un utilisateur averti de l’analyse technique, je vous souhaite une bonne lecture de cet ouvrage et vous donne rendez vous sur mon site Internet pour toute question ou commentaire que vous pourriez avoir à propos de ce livre.
Avant-propos
CHAPITRE 1
LA PRÉVISION DES COURS DE BOURSE
Peut-on prévoir les cours de Bourse?
Depuis que les marchés financiers existent, les investisseurs ont déployé une énergie considérable à essayer d’anticiper leur comportement, et de nombreuses méthodes de prévision ont vu le jour, dont certaines ont fait la richesse et la célébrité de leurs auteurs. Pourtant si certaines méthodes ont pu, à un moment donné de l’histoire, se révéler être bénéfiques pour ceux qui les ont utilisées, aucune d’elles n’a pu se prévaloir d’être infaillible et universelle, et le mythe de la formule magique qui permet de gagner à tous les coups a dû inévitablement être abandonné.
Heureusement pour les marchés financiers d’ailleurs, dont l’essence est basée sur la rémunération du risque! Sans risque, point de marché!
Si donc vous êtes à la recherche de cette formule magique ou de cette méthode infaillible, ne perdez pas votre temps à lire cet ouvrage. Vous ne la trouverez pas ici. Ni dans aucun autre livre d’ailleurs!
Dans ce livre, je vais en revanche tenter de vous apprendre à effectuer un diagnostic sur une valeur un peu comme un médecin effectue un diagnostic sur l’état de santé d’un patient dont il a la charge: grâce à l’observation en continu d’un certain nombre de résultats d’examens, il peut surveiller jour par jour l’amélioration ou au contraire la dégradation de l’état de santé de celui-ci. Il ne peut jamais à coup sûr prévoir que son patient va s’en sortir ou au contraire mourir, mais il sait, grâce à l’analyse comparative des résultats de ces examens, que celui-ci est en train de se rétablir ou au contraire de devenir plus malade.
Avec l’analyse technique, vous allez effectuer un diagnostic sur l’état de santé du marché, et pourrez connaître ses chances de rétablissement ou au contraire de rechute. Grâce à ce diagnostic, vous pourrez donc l’accompagner dans ses phases haussières ou le quitter dans ses phases baissières et développerez ainsi une stratégie « statistiquement gagnante», qui vous permettra en particulier de positionner vos ordres d’achatet de ventedans le temps de manière plus fiable et plus efficace.
Rappelez-vous bien que l’analyse technique ne constitue pas une méthode de prévision infaillible. Un marché faiblement haussier n’est en effet jamais à l’abri d’une « rechute » face à des événements extérieurs très défavorables. De même un marché faiblement baissier peut à tout moment retrouver suffisamment d’énergie pour « refaire surface » s’il est suffisamment bien « soigné » par l’environnement extérieur. Mais l’examen scrupuleux et régulier des courbes vous permettra le plus souvent de détecter à temps ces retournements inattendus, et vous permettra ainsi de limiter vos pertes au minimum.
Les outils de l’analyse technique: les graphes
Afin d’effectuer notre « diagnostic technique », nous avons besoin de données qui reflètent l’état de santé du marché financier.
Les cours d’actions et leur évolution dans le temps fournissent mieux que toute autre donnée cette mesure, car ceux-ci découlent directement de l’offre et de la demande présente, et intègrent non seulement les informations disponibles sur la place financière (y compris les informations fondamentales) mais aussi la manière dont ces informations sont ressenties et interprétées par les opérateurs, comme le montre la figure 1.
Figure 1: Les paramètres qui déterminent les cours des actions et leurs évolutions
Les volumes de transactions échangés chaque jour (ou chaque semaine) donnent, par ailleurs, la mesure de l’activité présente et permettent de déterminer si les mouvements à la hausse ou à la baisse sont le fait d’un déséquilibre momentané de l’offre et de la demande, sans grande conséquence prévisible pour l’évolution à long terme de l’action (volumes faibles), ou si au contraire ils résultent d’une modification de consensus importante de la part d’un groupe d’investisseurs avertis (volumes plus importants qu’à l’ordinaire).
En effet, chaque transaction est composée simultanément d’un achat et d’une vente et les volumes de transactions représentent simplement le nombre de changements de mains pour le titre négocié. Ainsi, des volumes importants accompagnant une hausse des cours doivent être interprétés comme des mouvements de position vers des investisseurs soudainement optimistes qui sont prêts à payer le titre plus cher pour l’obtenir (les vendeurs sont maîtres). Des volumes importants accompagnant des baisses des cours doivent être interprétés comme un désengagement significatif de positions de la part de vendeurs soudainement pessimistes au profit d’acheteurs opportunistes. On comprend donc l’intérêt de suivre en parallèle l’évolution des cours qui mesurent l’état du marché et ses mouvements, et celle des volumes qui mesurent les forces sous-jacentes à l’origine de ces mouvements.
Le choix d’une méthode de représentation
Le suivi de l’évolution des cours et volumes peut être effectué de nombreuses manières, en utilisant différents modes de représentations, comme par exemple les diagrammes en Points et Figures, méthode ancienne mais encore utilisée, ou encore les diagrammes en bâtonnets ou ceux en chandeliers. Nous nous contenterons ici de trois méthodes de représentation classiques qui présentent le grand avantage d’être simples et explicites, y compris pour les noninitiés.
– La représentation des cours sous forme continue (figure 2), qui trace l’évolution des cours de clôtureen fonction du temps, accompagnée des volumes de transactions journaliers représentés, eux sous forme de barres d’histogrammes: plus les barres sont hautes, plus les volumes de transactions sont importants, c’est-à-dire plus l’activité pour la valeur est importante.
Figure 2: La représentation des cours sous forme continue
– La représentation sous forme de bâtonnets (ou encore Bar-Charts), accompagnés de l’histogramme des volumes. Cette représentation schématise l’évolution d’une séance boursière de la manière suivante (voir figure 3) :
• une barre verticale est d’abord tracée du cours le plus bas au coursle plus haut de la séance.
• sur la gauche de cette barre est tracé un tiret qui représente lecours d’ouverture de la séance
• sur la droite de cette barre est tracé un tiret qui représente le coursde clôture de la séance.
Figure 3: La représentation des cours sous forme de bâtonnets
Elle permet une meilleure représentation de la lutte entre acheteurs et vendeurs au cours de la séance, que la simple représentation du cours de clôture. Pour schématiser, on pourrait dire que la représentation en Bar-Charts est une sorte de résumé de film de chaque séance, alors que la représentation en cours de clôture est une photographie prise à la fin de chaque séance. La représentation en Bar-Charts est évidemment plus riche en information que la représentation en cours de clôture.
Un exemple de représentation en Bar-Charts journaliers est donné par la figure 4.
Figure 4: La représentation des cours en Bar-Charts journaliers
Les Bar-Charts peuvent être utilisés pour représenter la variation des cours sur une semaine, ou sur un mois. Dans ce cas les cours d’ouverture, clôture, plus haut, plus bas sont relatifs à la période choisie (début et fin de semaine pour des Bar-Charts hebdomadaires, début et fin de mois pour des Bar-Charts mensuels).
Ce mode de représentation est donc particulièrement utile pour des prévisions à long terme, car il offre à l’investisseur une vision sur une échelle de temps plus longue que celle proposée par le précédent (la semaine au lieu du jour). Il intéressera par conséquent davantage les investisseurs que les professionnels de salle de marché.
– La représentation des courbes d’évolution en chandeliers japonais (figure 5) : c’est une variante intéressante de la représentation en Bar-Charts journaliers. Dans cette représentation, les cours d’ouverture et clôture délimitent le corps du chandelier, c’est-à-dire sa partie épaisse. Le corps est prolongé par des traits fins (ombres) qui s’étendent jusqu’aux cours minimum et maximum.
Lorsque la séance est haussière (cours de clôturesupérieur au cours d’ouverture), le chandelier est représenté avec un corps vide. Lorsque la séance est baissière (cours de fermeture inférieur au cours d’ouverture), le chandelier est représenté avec un corps plein.
Figure 5: La représentation des cours en chandeliers japonais
La période représentée par un chandelier peut être indifféremment une séance, une semaine ou un mois. Un exemple de représentation hebdomadaire en chandeliers japonais est donnée par la figure 6.
Figure 6: Exemple de représentation hebdomadaire des cours en chandeliers japonais
Dans cette figure les chandeliers doivent être interprétés comme suit (figure 7) :
Figure 7 : Interprétation des chandeliers japonais
Les histogrammes de volumes représentent les volumes hebdomadaires échangés pour la valeur, c’est-à-dire la somme sur une semaine des volumes journaliers.
Comme nous le verrons au chapitre 4, la représentation en chandeliers japonais donne naissance à des figures qui s’interprètent classiquement sur un, deux ou trois (quelquefois quatre) chandeliers. Ces figures sont d’une meilleure fiabilité lorsque la période représentée par un chandelier est plus grande. C’est également la période de représentation la mieux adaptée à une position investisseur et c’est pourquoi la représentation en chandeliers japonais hebdomadaires sera la représentation la plus utilisée dans cet ouvrage.
Nous utiliserons par contre la représentation en cours de clôturejournaliers ou en chandeliers japonais journaliers pour mettre en évidence des comportements techniques à échelle de temps plus courte.
Le choix d’une échelle
Les trois types de représentation précédents nous montrent l’évolution des cours avec une échelle linéaire, c’est-à-dire une échelle qui respecte l’évolution des valeurs de cours.
Il existe cependant une autre façon de représenter l’évolution des cours, en utilisant une échelle semi-logarithmique.
Dans une échelle linéaire, 1 cm de l’échelle des cours représente toujours la même quantité d’accroissement du cours (par exemple 20 euros), alors qu’1 cm d’une échelle semi-logarithmique représentera toujours la même quantité d’accroissement relatif (par exemple 5%).
L’échelle semi-logarithmique devra donc de préférence être utilisée à l’échelle linéaire lorsqu’on souhaite mesurer la performance (c’està-dire la progression relative) d’un investissement sur une longue période. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’échelle semi-logarithmique est très utilisée par les boursiers (mais pas par les spécialistes en analyse technique), qui s’intéressent davantage aux rendements qu’aux variations brutes des valeurs.
Il est possible de représenter une courbe en cours de clôtureen BarCharts et en chandeliers japonais indifféremment avec une échelle linéaire ou logarithmique.
La figure 8 ci-dessous donne par exemple une représentation en Bar-Charts hebdomadaires avec échelle logarithmique.
Figure 8: Représentation des cours en Bar-Charts hebdomadaires avec échelle logarithmique
Nous préférerons néanmoins l’échelle linéaireà chaque fois que des objectifs de hausse et de baisse doivent être fixés de manière absolue, ce qui est le cas par exemple des figures de l’analyse graphique (chapitre 4) qui fixent des objectifs de hausse ou de baisse de manière absolue (hausse de 50 euros par exemple) et non en valeur relative (hausse de 10 % par exemple).
De ce fait, nous rencontrerons dans cet ouvrage presque exclusivement des représentations avec échelle linéaire.
CHAPITRE 2
NOTIONS DE SUPPORT ET DE RÉSISTANCE
La mémoire du marché
La notion de support ou de résistance est liée à la mémoire de marché. Tout se passe en effet comme si le marché (c’est-à-dire les investisseurs, en fait) gardait en mémoireles cours maximaux et minimaux atteints par un titre dans le passé, ceux-ci se comportant, vis-à-vis des cours, comme des paliers plus ou moins infranchissables.
On distingue les lignes de support, qui sont des droites horizontales sur lesquelles les cours en baisse viennent rebondir pour croître à nouveau, et les lignes de résistance qui sont des droites horizontales sur lesquelles des cours en hausse viennent rebondir avant de baisser à nouveau.
Une ligne de supportest donc un obstacle à la baisse d’un cours tandis qu’une ligne de résistance est un obstacle à sa hausse (figure 9).
Figure 9: Droites de support et de résistance
Tracer des droites de support et de résistance
Pour tracer des droites de support ou de résistance sur une courbe représentant les cours de clôturede chaque séance, il suffit de rechercher tous les alignements horizontaux de points qui sont à un cours identique ou voisin. Il n’est pas indispensable que les cours de ces points aient exactement la même valeur pour pouvoir tracer une droite de support ou de résistance: on peut tolérer un écart sur les cours qui dépend de la période d’observation de la courbe.
Ce qui est important est que la droite tracée entre ces deux points soit approximativement horizontale. On parle donc plus volontiers de zone de support et de résistance que de valeur de support et de résistance.
Figure 10: Exemple de droites de support et de résistance
Un bon exemple de support et de résistance est fourni par la figure 10 ci-dessus, qui représente l’évolution des cours de clôture de LVMH de septembre 97 à septembre 98. Sur cette figure, on voit nettement que des lignes de support se sont établies vers les 25 euros en décembre 97 et janvier 98 et vers 31 euros en avril-mai 98, tandis qu’une ligne de résistance s’est formée vers les 38 euros. Comme on le voit également, les cours de clôture de mars 98 sont un peu inférieurs à 38 euros, mais la résistance à 38 est présente, car le cours de l’action ne parvient pas à franchir cette zone.
Figure 11: Exemple de droites de support et de résistance sur chandeliers japonais
Dans la représentation en chandeliers japonais (figure 11), on note que la zone de résistance est montée à 38,5 tandis que la zone de support est descendue à 24,5. L’explication en est simple: la représentation en Bar-Charts (ou chandeliers) fait apparaître les cours minima et maxima des séances, ce que ne fait pas la représentation en cours de clôture. Elle est donc plus précise.
Pour tracer des droites de support et de résistance sur une courbe en Bar-Charts ou chandeliers japonais on peut tracer les alignements sur les cours maxima des chandeliers pour les droites de résistance et les alignements sur les cours minima des chandeliers pour les droites de support. On peut également tracer les alignements sur les cours de clôtureou d’ouverture. On peut même rechercher des alignements sur des combinaisons cours de clôture, maxima et minima, comme dans l’exemple d’Alcatel (figure 12).
Figure 12: Exemple de droites de support et de résistance à partir des cours de clôture, maximum et minimum
Les forces de marché près d’une résistance
Prenons le cas d’une action qui, après une progression la conduisant dans la zone des 150 euros, subit une baisse la ramenant dans la zone des 100 euros. Après une stabilisation relativement courte à ce dernier cours, l’action repart à la hausse pour atteindre à nouveau une valeur proche de 150 euros (figure 13).
Figure 13: À l’approche d’une résistance, l’offre devient plus importante
Examinons alors le cas de deux investisseurs ayant pris des décisions d’achat à des moments différents:
– le premier (investisseur A) a acheté l’action alors qu’elle valait 150 euros, car il pensait à ce moment-là que l’action avait un potentiel de hausse. La suite des événements lui ayant donné tort, sa réaction probable sera d’essayer de rattraper son erreur dès que possible. La remontée de l’action dans la zone des 150 euros va lui donner une occasion de liquider sa position et notre investisseur A risque de devenir vendeur en ce point, alors que quelque temps auparavant il était acheteur à ce cours.
– Le second (investisseur B) vient d’acheter à 100 euros un titre qui valait quelques mois auparavant 150 euros. Voyant la progression du titre atteindre 150 euros, c’est-à-dire la valeur maximale atteinte sur une période récente, celui-ci sera tenté de vendre à ce niveau, afin de réaliser un profit au moins sur une partie de sa position, quitte à subir un manque à gagner si l’action poursuit sa hausse au-delà de 150 euros.
Ainsi, plus on approche d’un niveau qui a déjà constitué dans le passé un sommet de la courbe des cours (ici, la résistance à 150 euros), plus l’offre devient importante, tandis que la demande s’effrite car les investisseurs se souviennent que l’action est à son plus haut historique: en ce point la tendance haussière risque de se transformer en tendance baissière. On dit qu’une résistance à la progression des cours s’établit.
Sur une ligne de résistance l’offre devient plus importante que la demande.
Franchissement de la résistance
L’établissement d’une zone de résistance provient d’un consensus de la part des opérateurs, qui considèrent pendant une période assez longue que l’action ne vaut pas plus de 150 euros. Ce consensus peut provenir des résultats d’une analyse fondamentale ou macro-économique.
Peu importe d’ailleurs, car l’analyste technique sait que 150 euros constitue la valeur maximale que les investisseurs sont prêts à payer pour l’obtenir, et il ne s’avisera pas à l’acheter à ce prix tant que celuici constituera une résistance à la progression des cours.
Il est toutefois possible, pour des raisons inconnues de l’analyste, que cette résistance soit soudain franchie à la hausse. Cette situation constitue une nouveauté dans la vie de l’action, car l’offre importante existant sur la ligne de résistance vient d’être satisfaite par une demande encore plus importante: pour certains investisseurs avertis, le consensus qui consistait à ne pas payer l’action plus de 150 euros est rompu. Peut-être sont-ils en possession d’informations confidentielles ou anticipent-ils de bons résultats, peu importe à nouveau, car l’analyste technique sait qu’en perçant sa résistance à la hausse, l’action vient de démontrer qu’elle est l’objet d’un intérêt certain pour des investisseurs avertis.
Plus les volumes de transactions sont importants au moment de la traversée de la résistance, plus l’intérêt manifesté par le groupe des nouveaux acquéreurs est grand. Plus forte est donc la rupture de consensus qui consistait à ne pas payer l’action au-delà de sa valeur de résistance.
Ce franchissement à la hausse de cette résistance (figure 14), s’il s’effectue dans de bons volumes de transactions (2 à 3 fois la moyenne des volumes constatés jusqu’alors), constitue donc pour l’analyste technique un signal d’achat, indépendamment des raisons qui ont pu susciter ce franchissement. L’expérience m’a montré que les raisons qui ont conduit à ce franchissement sont rarement connues au moment de celui-ci, mais le sont beaucoup plus tard, quand l’action a déjà effectué une belle avancée.
Figure 14: Franchissement de résistance à la hausse
Un élément technique explique qu’un dépassement de résistance conduise à une progression ultérieure importante pour l’action: la demande qui s’était effondrée à l’approche de la résistance va réapparaître car ceux qui ont vendu sur la ligne de résistance vont s’apercevoir de leur erreur et vont vouloir se racheter, amplifiant ainsi la demande existante.
La courbe d’Alcatel (figure 15) est un parfait exemple de franchissement d’une forte résistance à 18 euros, sur de bons volumes de transactions. La hausse qui s’en est suivie a permis à ceux qui ont utilisé ce signal d’engranger une plus-value supérieure à 75 %.
Les forces de marché près du support
Prenons le cas d’une action qui, après une baisse la conduisant dans la zone des 200 euros, subit une progression la ramenant dans la zone des 250 euros. Après une stabilisation relativement courte à ce dernier prix, l’action repart à la baisse pour atteindre à nouveau une valeur proche de 200 euros (figure 16).
Figure 15: Exemple de franchissement d’une forte résistance
Figure 16: À l’approche d’un support, la demande devient plus importante
Un support: lieu de consensus
Un opérateur qui cherche à investir va trouver dans cette situation l’opportunité de ramasser l’action historiquement à bon prix: à ce cours l’action est considérée comme attrayante, et fera vraisemblablement l’objet d’une demande importante. Son cours a de grandes chances de progresser, comme il l’a déjà fait dans le passé.
Ceux qui l’avaient vendue par le passé à ce cours et avaient manqué une belle plus-value auront également envie de retenter leur chance à cette occasion, ce qui générera une demande supplémentaire.
Ainsi, plus on approche d’un niveau qui a déjà constitué, dans le passé, un minimum de la courbe des cours (ici, le support à 200), plus la demandedevient importante, tandis que l’offre s’effrite car les vendeurs considèrent que l’action vaut plus que 200 euros, et ne sont plus vendeurs à ce prix: en ce point, la tendance baissière risque de se transformer en tendance haussière.
L’établissement d’un support fait appel au même mécanisme que celui d’une résistance. Dans les deux cas, il s’établit un consensus de la part d’un groupe d’investisseurs pour dire que la valeur est trop chère au prix courant (cas d’une résistance) ou qu’elle est bon marché (cas d’un support).
Dans le cas de la résistance, ce consensus provient d’un groupe de vendeurs qui ont une perception négative du marché. Dans le cas d’un support, le consensus provient d’un groupe d’acheteurs optimistes.
Sur une ligne de résistance, la demande devient plus importante que l’offre.
Une résistance franchie à la hausse devient un support
Reprenons l’exemple de la figure 14sur laquelle la résistance à 150 vient d’être franchie à la hausse.
• Basculement support-résistance
Cette valeur risque, dans l’avenir, de devenir à son tour une valeur de support: en effet, tout mouvement ultérieur à la baisse, conduisant le cours de l’action dans la zone des 150 euros, suscitera des achats de la part des investisseurs qui l’ont vendue précédemment (trop tôt) à ce prix, et qui trouveront une opportunité de rattraper leur erreur dans ce retour dans la zone des 150 euros. Une ligne de support s’installera donc de fait au niveau de l’ancienne résistance.
• L’importance des volumes dans la force d’un support
Ce mouvement de rattrapage sera d’autant plus important qu’il existait sur la ligne de résistance un grand nombre de vendeurs (offre importante). L’observation des volumes de transactions lors du premier franchissement de la résistance fournit cette indication.
Figure 17: Franchie à la hausse, une résistance devient support
La courbe de la figure 17 nous montre par exemple un franchissement de résistance de Galeries Lafayette en février 2004 sur de bons volumes de transactions. Cette résistance, une fois franchie, devient jusqu’en avril une ligne de support pour l’action.
Un support franchi à la baisse devient une résistance
Repartons de la figure 16 et imaginons que le support à 200 euros soit franchi à la baisse. Cette valeur a de grandes chances de constituer une résistance à la progression ultérieure des cours. En effet sur la ligne de support un grand nombre d’opérateurs ont acheté… et se sont trompés. Ils trouveront dans tout retour du cours dans la zone des 200 euros une opportunité de rattraper leur erreur et se feront vendeurs à ce cours. Une ligne de résistance s’installera donc de fait au niveau de l’ancien support (voir figure 18).
Figure 18: Franchissement de support à la baisse
La courbe du Groupe Gascogne (figure 19) nous donne l’exemple d’un support à 90 franchi en Octobre 2004. Cette valeur de 90 devient une résistance dès le début de 2005.
Figure 19: Franchi à la baisse, le support devient résistance
La qualité d’une résistance ou d’un support
Il existe plusieurs critères pour évaluer la qualité d’une résistance (ou d’un support), c’est-à-dire sa capacité à jouer son rôle et de ne pas être franchi:
Les volumes: nous avons vu qu’une résistance (ou support) qui existait à un endroit donné provenait de l’offre (demande) potentielle qui existait à ce cours, et de la quantité d’actions achetées (vendues) précédemment à ce prix. Le critère des volumes sera donc le premier à prendre en compte pour estimer la force d’une résistance (d’un support). Une résistance où quelques centaines de titres ont été échangés n’aura pas la même force qu’une résistance qui est l’objet de plusieurs dizaines de milliers de transactions. Une bonne méthode pour visualiser cette force est de représenter les volumes de transactions suivant l’axe des ordonnées (axe des cours), afin de déterminer les cours qui font l’objet de transactions importantes (figure 20). Sur cette figure on distingue nettement la zone de résistance-support à 94 et à 72 euros et la zone de support à 90, qui font toutes les deux l’objet de volumes importants sur l’axe vertical.
Figure 20: Support, résistance et volumes de transactions
En pratique on constate que lorsqu’un cours s’approche d’une bonne résistance (ou support), les volumes de transactions décroissent lentement à son approche, signe que les acheteurs (vendeurs) se retirent car ils anticipent un renversement de tendance. Si les volumes sont trop importants lors de l’approche, il est peu probable que la résistance (ou le support) joue son rôle.
Au moment précis où un cours atteint une valeur de support ou de résistance, l’action est généralement l’objet d’importantes transactions, car ces valeurs correspondent aux seuils d’intervention d’investisseurs qui attendent un renversement de tendance. Cette situation est reflétée par des volumes de transactions plus importants qu’à l’ordinaire (2 à 3 fois plus) au point de contact. Il suffit pour s’en convaincre d’aller consulter les carnets d’ordres d’une séance pour s’apercevoir qu’un nombre important d’ordres d’achats attendent bien sagement leur exécution aux cours de support, alors qu’un nombre important de ventes est placé à un cours de résistance.
La fréquence: le deuxième critère à prendre en compte est la fréquenced’apparition de la résistance (ou du support) dans le temps. Plus celle-ci est importante, plus le consensus qui consiste à ne pas payer plus cher (ou vendre moins cher) que la valeur de résistance (ou du support) est important, et bien ancré dans la mémoire collective. Plus difficile sera donc le franchissement de ces seuils psychologiques (voir figure 21).
Figure 21: La fréquence d’occurence de la résistance (ou du support) renforce celle-ci (ou celui-ci)
L’âge:l’âge d’une résistance (ou d’un support) est également un critère à prendre en compte pour évaluer sa qualité. Une résistance (ou un support) datant d’un an possède incontestablement une efficacité supérieure à une résistance vieille de 4 ans. Cela ne signifie pas que la résistance de 4 ans a perdu son potentiel, mais tout simplement qu’elle est moins ancrée dans les mémoires que la résistance récente. En fait, plus une résistance est ancienne, plus elle a eu l’opportunité d’être franchie et plus elle a de chances d’avoir perdu de sa force.
Les seuils: Pour qu’une résistance (ou un support) soit efficace, il faut également que le cours de l’action se soit suffisamment éloigné de la zone de résistance (ou de support), afin que les acheteurs (vendeurs) se rendent compte qu’ils ont effectivement commis une erreur en l’achetant (vendant), et qu’ils soient prêts à liquider leur position dès que les cours s’approcheront à nouveau de cette zone. En pratique, on considère qu’un décalage de 3 % entre le cours et la résistance (ou le support) doit avoir été atteint pour que celle-ci puisse pleinement jouer son rôle.
Il en résulte les règles d’achat et de vente suivantes (voir figure 22) :
– Achat lorsque le cours devient supérieur de 3 % à la valeur de résistance.
– Vente lorsque le cours devient inférieur de 3 % à la valeur de support.
Figure 22: Règles d’achat et de vente en fonction d’un seuil de franchissement de résistance et du support
Les valeurs justes: le fait qu’une valeur atteigne un cours qui
« tombe juste », comme 100 euros ou 600 euros, peut entraîner la création d’une résistance (ou support) de fait. Par exemple, au moment de l’achat d’une valeur à 72 euros, il est vraisemblable qu’un grand nombre d’investisseurs se sont fixés comme objectif de la vendre à 100 euros, tout simplement parce que ce cours est un chiffre rond, facile à retenir. Au moment où la valeur atteindra 100 euros, il est vraisemblable que la valeur fera l’objet d’une offre plus importante qu’à l’ordinaire. Si le marché est lui-même peu enthousiaste à ce moment-là, la demande risque d’être insuffisante pour satisfaire l’offre croissante, et le cours commencera à baisser: la valeur de 100 euros constituera une valeur de résistance de fait.
Si des résistances ou supports possèdent tous les critères énumérés ci-dessus, ils ont de grandes chances d’être efficaces, et il est possible pour le professionnel des salles de marché, intéressé par les profits à court terme, de prendre position à l’achat sur les bons supports, et à la vente sur les bonnes résistances, et d’effectuer ainsi des aller et retour profitables entre ces différents cours. Cette stratégie n’est cependant applicable que pour des écarts suffisamment importants entre support et résistance, afin que la plus-value dégagée soit supérieure au total des frais de transactions.
L’investisseur intéressé par les profits à plus long terme attendra au contraire les franchissements de ces valeurs seuils, qui caractérisent des modifications importantes de consensus. Le mouvement attendu (hausse ou baisse) sera d’autant plus fort que la qualité du support ou de la résistance était grande et que les volumes de transactions sont importants au moment du franchissement (2 à 3 fois la moyenne constatée jusqu’alors).
Deux exemples de stratégies sur support et résistance
Examinons la courbe d’Ingenico, (figure 23). Au début de l’année 97 une zone de résistance s’est installée vers 8 euros.
– Cette résistance est franchie sur de bons volumes début mai: on achète à 8,25 pour tenir compte du seuil de 3 %. (cf. ci-dessus)